
L'avancée en âge s'accompagne souvent de l'apparition de maladies chroniques qui peuvent impacter significativement la qualité de vie des seniors. Comprendre ces pathologies, leurs symptômes et les options de traitement disponibles est essentiel pour optimiser la prise en charge et maintenir une bonne santé au fil des ans. Cet article propose un tour d'horizon des affections les plus courantes touchant les personnes de plus de 60 ans, en mettant l'accent sur les dernières avancées médicales et les approches thérapeutiques innovantes.
Pathologies cardiovasculaires chez les seniors
Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité chez les personnes âgées. Leur prévalence augmente considérablement après 60 ans, en raison du vieillissement naturel du système cardiovasculaire et de l'accumulation de facteurs de risque au fil du temps. Une prise en charge adaptée de ces pathologies est cruciale pour préserver l'autonomie et la qualité de vie des seniors.
Hypertension artérielle et risques cérébrovasculaires après 60 ans
L'hypertension artérielle touche plus de 60% des personnes de plus de 60 ans. Elle constitue un facteur de risque majeur d'accident vasculaire cérébral (AVC) et de démence vasculaire. Le contrôle strict de la tension artérielle est primordial pour réduire ces risques. Les recommandations actuelles préconisent une cible tensionnelle inférieure à 140/90 mmHg chez la majorité des seniors, avec des objectifs personnalisés selon le profil de chaque patient.
La prise en charge de l'hypertension repose sur des mesures hygiéno-diététiques (réduction de la consommation de sel, activité physique régulière) et un traitement médicamenteux adapté. Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (ARA II) sont souvent privilégiés en première intention, en raison de leur bonne tolérance et de leurs effets protecteurs sur les organes cibles.
Insuffisance cardiaque et fraction d'éjection préservée
L'insuffisance cardiaque touche environ 10% des personnes de plus de 70 ans. Chez les seniors, on observe une prévalence croissante de l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée (IC-FEP), qui représente près de la moitié des cas. Cette forme d'insuffisance cardiaque se caractérise par une altération de la fonction diastolique du ventricule gauche, avec une fraction d'éjection supérieure à 50%.
Le diagnostic de l'IC-FEP repose sur l'association de symptômes évocateurs (dyspnée, œdèmes), de signes d'insuffisance cardiaque à l'examen clinique, et d'une fraction d'éjection préservée à l'échocardiographie. Le dosage du peptide natriurétique de type B (BNP) ou du NT-proBNP est utile pour orienter le diagnostic. La prise en charge de l'IC-FEP reste un défi thérapeutique, car aucun traitement n'a démontré à ce jour une réduction significative de la mortalité. L'approche thérapeutique vise principalement à soulager les symptômes et à traiter les comorbidités associées.
Fibrillation auriculaire et anticoagulation chez le sujet âgé
La fibrillation auriculaire (FA) est l'arythmie la plus fréquente chez les seniors, touchant environ 10% des personnes de plus de 80 ans. Elle est associée à un risque accru d'AVC et d'insuffisance cardiaque. La prise en charge de la FA chez le sujet âgé repose sur deux piliers : le contrôle du rythme ou de la fréquence cardiaque, et la prévention des complications thromboemboliques.
L'anticoagulation orale est recommandée chez la majorité des patients âgés atteints de FA, en raison d'un risque thromboembolique élevé. Les anticoagulants oraux directs (AOD) sont de plus en plus utilisés dans cette population, en raison de leur facilité d'utilisation et de leur profil de sécurité favorable par rapport aux antivitamines K (AVK). Cependant, la prescription d'anticoagulants chez le sujet âgé nécessite une évaluation soigneuse du rapport bénéfice/risque, en tenant compte des comorbidités et du risque hémorragique.
Cardiopathie ischémique et syndrome coronarien chronique
La cardiopathie ischémique reste une cause majeure de morbidité et de mortalité chez les seniors. Le syndrome coronarien chronique, anciennement appelé angor stable , est fréquent dans cette population. Son diagnostic peut être difficile en raison de la présentation atypique des symptômes chez les personnes âgées.
La prise en charge du syndrome coronarien chronique chez le sujet âgé repose sur l'optimisation du traitement médical (antiagrégants plaquettaires, statines, bêtabloquants) et le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire. La revascularisation coronaire (angioplastie ou pontage) peut être envisagée en cas de symptômes persistants malgré un traitement médical optimal, en tenant compte du rapport bénéfice/risque et des préférences du patient.
Maladies neurodégénératives fréquentes
Les affections neurodégénératives constituent un enjeu majeur de santé publique chez les seniors, en raison de leur impact considérable sur l'autonomie et la qualité de vie. Leur prévalence augmente fortement avec l'âge, faisant de la prise en charge de ces pathologies un défi croissant pour les systèmes de santé.
Maladie d'alzheimer : diagnostic précoce et prise en charge
La maladie d'Alzheimer est la forme de démence la plus fréquente, touchant environ 8% des personnes de plus de 65 ans. Le diagnostic précoce est crucial pour optimiser la prise en charge et ralentir la progression de la maladie. Les critères diagnostiques actuels intègrent les biomarqueurs (imagerie cérébrale, dosage du peptide amyloïde et de la protéine Tau dans le liquide céphalo-rachidien) en complément de l'évaluation clinique et neuropsychologique.
La prise en charge de la maladie d'Alzheimer repose sur une approche multidisciplinaire, associant des interventions non médicamenteuses (stimulation cognitive, activité physique) et un traitement médicamenteux symptomatique. Les inhibiteurs de la cholinestérase et la mémantine restent les principales options pharmacologiques disponibles. De nouvelles thérapies ciblant les mécanismes physiopathologiques de la maladie, comme l'aducanumab récemment approuvé aux États-Unis, suscitent de grands espoirs mais soulèvent également des questions sur leur efficacité réelle et leur sécurité à long terme.
Maladie de parkinson : traitements dopaminergiques et chirurgie
La maladie de Parkinson touche environ 1% des personnes de plus de 60 ans. Son diagnostic repose sur la présence d'un syndrome parkinsonien (bradykinésie, rigidité, tremblement de repos) et l'absence de signes atypiques évoquant un autre syndrome parkinsonien. La prise en charge de la maladie de Parkinson vise à contrôler les symptômes moteurs et non moteurs, et à préserver l'autonomie du patient.
Le traitement médicamenteux repose principalement sur la dopathérapie (L-DOPA) et les agonistes dopaminergiques. Les nouvelles formulations de L-DOPA à libération prolongée ou à administration continue (pompe à apomorphine, gel intestinal de lévodopa-carbidopa) permettent une meilleure gestion des fluctuations motrices. La stimulation cérébrale profonde du noyau sous-thalamique ou du globus pallidus interne est une option thérapeutique efficace pour les patients présentant des complications motrices sévères malgré un traitement médical optimal.
Démence à corps de lewy : hallucinations et fluctuations cognitives
La démence à corps de Lewy (DCL) est la deuxième cause de démence neurodégénérative après la maladie d'Alzheimer. Elle se caractérise par l'association de troubles cognitifs fluctuants, d'hallucinations visuelles récurrentes et d'un syndrome parkinsonien. Le diagnostic de DCL peut être difficile, en raison du chevauchement clinique avec la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson.
La prise en charge de la DCL nécessite une approche personnalisée, tenant compte de la complexité et de la variabilité des symptômes. Les inhibiteurs de la cholinestérase peuvent améliorer les troubles cognitifs et les hallucinations. La gestion des symptômes moteurs est délicate, car les patients atteints de DCL sont particulièrement sensibles aux effets secondaires des médicaments dopaminergiques. L'éducation et le soutien des aidants jouent un rôle crucial dans la prise en charge globale de cette pathologie complexe.
Pathologies ostéo-articulaires invalidantes
Les affections ostéo-articulaires sont une source majeure de douleur et de handicap chez les seniors. Leur impact sur la qualité de vie et l'autonomie est considérable, faisant de leur prise en charge un enjeu crucial pour le maintien d'un vieillissement en bonne santé.
Arthrose : localisation préférentielle et traitements innovants
L'arthrose est la pathologie articulaire la plus fréquente chez les personnes âgées, touchant plus de 50% des plus de 65 ans. Les localisations préférentielles sont les genoux (gonarthrose), les hanches (coxarthrose) et les mains (rhizarthrose). Le diagnostic repose sur l'association de douleurs mécaniques, de raideur articulaire et de signes radiographiques caractéristiques.
La prise en charge de l'arthrose vise à soulager la douleur, améliorer la fonction articulaire et ralentir la progression de la maladie. Les traitements de première ligne incluent les antalgiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) topiques ou oraux, et les infiltrations de corticoïdes. Les traitements symptomatiques d'action lente (TSALL) comme la glucosamine et la chondroïtine peuvent être proposés, bien que leur efficacité reste débattue. De nouvelles approches thérapeutiques, comme les injections d'acide hyaluronique ou de plasma riche en plaquettes (PRP), suscitent un intérêt croissant mais nécessitent encore des évaluations à long terme.
Ostéoporose : densitométrie osseuse et prévention des fractures
L'ostéoporose touche environ 40% des femmes et 15% des hommes après 50 ans. Cette pathologie se caractérise par une diminution de la densité minérale osseuse et une altération de la microarchitecture osseuse, augmentant le risque de fractures. Le diagnostic repose sur la mesure de la densité minérale osseuse par absorptiométrie biphotonique à rayons X (DEXA) et l'évaluation des facteurs de risque cliniques.
La prévention des fractures ostéoporotiques repose sur une approche multifactorielle, associant des mesures hygiéno-diététiques (apports calciques et vitaminiques D suffisants, activité physique régulière) et un traitement médicamenteux chez les patients à haut risque fracturaire. Les bisphosphonates restent le traitement de référence, mais de nouvelles options thérapeutiques comme le dénosumab (anticorps monoclonal anti-RANKL) ou le romosozumab (anticorps monoclonal anti-sclérostine) offrent des alternatives intéressantes, notamment chez les patients à très haut risque fracturaire.
Polyarthrite rhumatoïde : biothérapies et rémission clinique
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent, touchant environ 0,5% de la population adulte. Son début après 60 ans n'est pas rare, représentant environ 20% des cas. Le diagnostic repose sur l'association de signes cliniques évocateurs (polyarthrite symétrique, raideur matinale prolongée) et de marqueurs biologiques (facteur rhumatoïde, anticorps anti-peptides citrullinés).
La prise en charge de la PR vise à obtenir une rémission clinique ou une faible activité de la maladie. Le traitement de fond conventionnel de première ligne reste le méthotrexate. En cas de réponse insuffisante, les biothérapies (anti-TNF, anti-IL6, anti-CD20) ou les inhibiteurs de JAK permettent d'obtenir un contrôle efficace de l'inflammation dans la majorité des cas. La stratégie thérapeutique doit être adaptée au profil du patient âgé, en tenant compte des comorbidités et du risque infectieux accru dans cette population.
Troubles métaboliques et endocriniens
Les désordres métaboliques et endocriniens sont fréquents chez les seniors et peuvent avoir des conséquences importantes sur leur santé globale. Une prise en charge adaptée de ces troubles est essentielle pour prévenir les complications à long terme et maintenir une bonne qualité de vie.
Diabète de type 2 : insulinorésistance et complications micro/macrovasculaires
Le diabète de type 2 touche environ 20% des personnes de plus de 75 ans. Il se caractérise par une insulinorésistance progressive et un déficit relatif de sécrétion d'insuline. Le diagnostic repose sur la mesure de la glycémie à jeun ou de l'hémoglobine glyquée (HbA1c). La prise en charge du diabète de type 2 chez le sujet âgé doit tenir compte du risque de complications micro et macrovasculaires, mais aussi du risque d'hypoglycémie et de ses conséquences potentiellement graves dans cette population.
Les objectifs glycémiques doivent être personnalisés en fonction de l'état de santé global du patient, de son espérance de vie et de ses préférences. La metformine reste
le traitement de première intention chez la plupart des patients âgés diabétiques de type 2. Les inhibiteurs du SGLT2 et les analogues du GLP-1 sont des options thérapeutiques intéressantes en raison de leurs bénéfices cardiovasculaires et rénaux démontrés. La gestion des complications micro et macrovasculaires nécessite une approche globale, incluant le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire associés et un dépistage régulier des complications.Dysthyroïdie : hypothyroïdie fruste et risques cardiovasculaires
Les dysthyroïdies sont fréquentes chez les personnes âgées, l'hypothyroïdie fruste étant la forme la plus courante. Elle se définit par une élévation modérée de la TSH avec des taux normaux d'hormones thyroïdiennes libres. Sa prévalence augmente avec l'âge, atteignant 10 à 15% des personnes de plus de 65 ans. Le diagnostic repose sur le dosage systématique de la TSH, recommandé tous les 5 ans chez les personnes âgées.
La prise en charge de l'hypothyroïdie fruste chez le sujet âgé fait l'objet de débats. Son traitement systématique n'est pas recommandé, mais une surveillance régulière est nécessaire. En effet, l'hypothyroïdie fruste a été associée à un risque accru de complications cardiovasculaires, notamment d'insuffisance cardiaque et de fibrillation auriculaire. La décision de traiter doit être individualisée, en tenant compte des symptômes, du niveau de TSH et des comorbidités. Lorsqu'un traitement est initié, il convient de commencer par de faibles doses de lévothyroxine et d'augmenter progressivement sous surveillance étroite de la TSH.
Syndrome métabolique : obésité abdominale et dyslipidémie athérogène
Le syndrome métabolique est un ensemble de facteurs de risque cardiovasculaire qui touchent environ 30% des personnes de plus de 60 ans. Il associe une obésité abdominale, une hypertension artérielle, une dyslipidémie athérogène (hypertriglycéridémie et baisse du HDL-cholestérol) et une hyperglycémie à jeun. Son diagnostic repose sur la présence d'au moins trois de ces critères.
La prise en charge du syndrome métabolique vise à réduire le risque cardiovasculaire global. Elle repose en premier lieu sur des mesures hygiéno-diététiques : régime alimentaire équilibré, activité physique régulière et arrêt du tabac. La perte de poids, même modeste, permet d'améliorer significativement le profil métabolique. Le traitement médicamenteux cible chaque composante du syndrome : antihypertenseurs, statines pour la dyslipidémie, metformine en cas d'intolérance au glucose. Les inhibiteurs du SGLT2 et les analogues du GLP-1 sont particulièrement intéressants dans cette population en raison de leurs effets bénéfiques sur le poids et les paramètres métaboliques.
Pathologies respiratoires chroniques
Les maladies respiratoires chroniques représentent une cause importante de morbidité et de mortalité chez les personnes âgées. Leur prise en charge nécessite une approche globale, tenant compte des comorbidités fréquemment associées et de l'impact sur la qualité de vie.
BPCO : spirométrie et réhabilitation respiratoire
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) touche environ 10% des personnes de plus de 65 ans. Son diagnostic repose sur la mise en évidence d'un trouble ventilatoire obstructif à la spirométrie, défini par un rapport VEMS/CVF inférieur à 0,7 après bronchodilatation. La sévérité de la BPCO est évaluée en fonction du degré d'obstruction bronchique, des symptômes et de la fréquence des exacerbations.
La prise en charge de la BPCO chez le sujet âgé vise à réduire les symptômes, prévenir les exacerbations et ralentir le déclin de la fonction respiratoire. Le sevrage tabagique reste la mesure la plus efficace pour ralentir la progression de la maladie. Le traitement pharmacologique repose sur les bronchodilatateurs inhalés (bêta-2 agonistes et anticholinergiques de longue durée d'action), associés si nécessaire à des corticoïdes inhalés. La réhabilitation respiratoire joue un rôle crucial dans l'amélioration de la capacité d'effort et de la qualité de vie des patients âgés atteints de BPCO. Elle associe un réentraînement à l'effort, une éducation thérapeutique et un soutien psychosocial.
Syndrome d'apnées du sommeil : polysomnographie et pression positive continue
Le syndrome d'apnées du sommeil (SAS) est fréquent chez les personnes âgées, touchant jusqu'à 20% des plus de 70 ans. Il se caractérise par des épisodes répétés d'obstruction des voies aériennes supérieures pendant le sommeil, entraînant une fragmentation du sommeil et une hypoxémie intermittente. Le diagnostic repose sur la polysomnographie, qui permet de quantifier les événements respiratoires anormaux et d'évaluer leur impact sur la qualité du sommeil.
La prise en charge du SAS chez le sujet âgé vise à améliorer la qualité du sommeil et à prévenir les complications cardiovasculaires associées. Le traitement de référence reste la pression positive continue (PPC), qui maintient les voies aériennes ouvertes pendant le sommeil. L'observance du traitement par PPC peut être difficile chez certains patients âgés, nécessitant une éducation thérapeutique adaptée et un suivi régulier. D'autres options thérapeutiques, comme l'orthèse d'avancée mandibulaire ou la chirurgie ORL, peuvent être envisagées dans certains cas.
Asthme à début tardif : phénotypes inflammatoires et biothérapies ciblées
L'asthme à début tardif, survenant après 50 ans, est de plus en plus reconnu comme une entité distincte. Sa prévalence est estimée à environ 5% chez les personnes de plus de 65 ans. Le diagnostic peut être difficile en raison du chevauchement des symptômes avec d'autres pathologies respiratoires comme la BPCO. L'exploration fonctionnelle respiratoire, montrant une obstruction bronchique réversible, et la mesure de la fraction exhalée du monoxyde d'azote (FeNO) sont des outils précieux pour le diagnostic.
La prise en charge de l'asthme à début tardif nécessite une approche personnalisée, tenant compte du phénotype inflammatoire sous-jacent. L'asthme éosinophilique est fréquent dans cette population et peut bénéficier de traitements ciblés. Les corticoïdes inhalés associés à un bronchodilatateur de longue durée d'action restent le traitement de fond de première intention. En cas d'asthme sévère non contrôlé, les biothérapies ciblant les voies de l'inflammation de type 2 (anti-IL5, anti-IL4/IL13) offrent de nouvelles perspectives thérapeutiques, avec une efficacité démontrée y compris chez les patients âgés. La gestion des comorbidités, notamment le reflux gastro-œsophagien et la rhinosinusite chronique, est essentielle pour optimiser le contrôle de l'asthme dans cette population.