Vous projetez de faire une reconversion professionnelle afin d'ouvrir votre futur magasin d'optique. Il s'agit d'un projet prometteur dont la réalisation implique certaines étapes cruciales. Le domaine de l'optique exige non seulement des aptitudes professionnelles, mais aussi de faire des choix de fonctionnement judicieux. L'écriture d'un business plan et les formalités administratives sont également nécessaires pour achever la matérialisation de votre projet.

1. Posséder des aptitudes professionnelles en optique

L'ouverture d'un magasin d'optique nécessite que le futur propriétaire détienne un diplôme professionnel en matière d'optique. En effet, l'opticien est celui qui est le mieux indiqué pour ouvrir une boutique d'optique après avoir suivi une formation en optique. Il en est ainsi, car la loi exige que les personnes chargées de fournir des verres de correction et des lentilles de contact correctrices possèdent des certifications professionnelles en la matière. En tant que personne diplômée, vous serez donc capable de conseiller personnellement vos clients et de leur fournir les lunettes et lentilles de correction dont ils ont besoin. Vous pouvez donc suivre une formation qualifiante en optique. À vous de choisir le type de formation qui vous convient pouvant déboucher soit sur un BTS d'opticien lunetier, un DUT ou un CAP optique…

Toutefois, la loi n'impose pas de détenir un diplôme avant d'ouvrir un établissement d'optique. Avec cette option, vous ne pouvez assumer que les fonctions de direction de l'organisme qui concernent la gestion administrative, la comptabilité,… Pour ce qui est de la délivrance de lunettes, des lentilles, ainsi que l'administration quotidienne de l'établissement, il vous faudra embaucher un employé détenteur du diplôme d'opticien et capable d'exercer à temps plein. L'idéal est que ce spécialiste de l'optique possède une bonne expérience professionnelle dans le domaine afin de mieux assurer les services.

2. Définir le mode de fonctionnement de son magasin d'optique

Deux modes de fonctionnement vous sont offerts pour l'ouverture de votre magasin d'optique : l'indépendance et la franchise. Ces deux modes d'organisation font intervenir deux catégories d'intervenants : les opticiens indépendants et les opticiens en réseau. Les premiers sont des professionnels qui ne collaborent avec aucune enseigne pour fonctionner. Les seconds dépendent d'un organisme tiers pour leur existence.

La franchise est un régime qui accorde de nombreux avantages. Ainsi, l'enseigne d'optique de collaboration sera en mesure de vous fournir une image de marque. Lorsque vous utilisez une enseigne reconnue, vous profitez de sa notoriété. Une entreprise reconnue présente une image de confiance pour le client qui sera plus facilement enclin à solliciter vos services. De plus, avec la franchise, vous bénéficiez d'un appui pour la mise en œuvre de votre projet. En effet, de tels réseaux d'enseignes reconnues assistent leur futur franchisé en étudiant les possibilités de réalisation et la teneur du projet grâce à une étude de marché. Le statut de franchisé vous offre aussi un réseau de collaborateurs, notamment des fournisseurs agréés et reconnus par le réseau en question. Vous pourrez facilement négocier les conditions des transactions commerciales.

Somme toute, ouvrir un magasin d'optique sous le mode franchisé accroît vos chances de réussir votre entreprise. Néanmoins, la franchise présente quelques inconvénients. D'abord, elle exige un investissement conséquent avant de rentrer dans le réseau. Avant de vous servir d'une enseigne d'opticien, vous devrez également solder les droits d'entrée au franchiseur estimés entre 30.000 et 60.000 € en fonction du type de réseau choisi. À ces frais, s'ajoute le budget requis pour ouvrir votre magasin d'optique (achat ou location d'un fonds de commerce, acquisition des stocks, travaux d'aménagement…).

3. Établir un business plan et un cahier de charges

Le business plan est l'outil nécessaire à la réussite de toute entreprise. Il doit être élaboré avant l'ouverture d'un magasin d'optique. Il détaille le projet en question et vous aide à déterminer une bonne tactique d'implantation. Ce document servira également à convaincre des investisseurs du projet. Le business plan devra mentionner la cible, la structure des coûts, les stratégies de communication et de marketing. De même, il devra préciser comment l'entreprise compte mobiliser ses financements pour la réussite de son projet. Le cahier des charges est un document servant à encadrer le projet. Complémentaire au business plan, il constitue le support organisationnel du projet et un outil d'échange entre vous et vos partenaires économiques (fournisseurs, intervenants…). Le cahier des charges comporte notamment un descriptif de l'état actuel des travaux, les ressources disponibles, les échéances et les besoins de financement.

4. Effectuer les démarches administratives

Après avoir mobilisé les fonds nécessaires et trouvé le local adéquat, reste maintenant les formalités administratives. La première phase consiste à faire consigner votre diplôme au répertoire ADELI en envoyant un dossier d'inscription à l'Agence Régionale de Santé (ARS) de votre région. Ce registre recense obligatoirement tous les professionnels de santé avant qu'ils ne puissent exercer leur métier. Si vous ne détenez pas de diplôme, veillez à ce que votre conseiller en optique réalise cette tâche. Ensuite, il faut procéder à la création de votre entreprise en immatriculant votre magasin d'optique au Registre du Commerce et des Sociétés. Vous devez, en effet, faire exister juridiquement votre structure après avoir choisi la forme juridique convenable (entreprise individuelle, société de personnes…).

Pour finir, vous devez souscrire à une assurance-maladie afin d'acquérir un numéro d'identification. Il faudra transmettre un dossier d'inscription à la caisse primaire d'assurance-maladie de l'endroit où l'activité s'exerce. Grâce à cette assurance, vos clients pourront se faire rembourser ultérieurement les frais de santé.