Publié le : 07 décembre 20209 mins de lecture

Les nouvelles perspectives dans le traitement du TAG ou trouble d’anxiété généralisée intègrent les aspects essentiels des thérapies cognitivo-comportementales. Ils sont intégrés à la nouvelle génération de thérapies. L’acceptation et l’analyse fonctionnelle sont les clés pour aider le patient à prendre sa vie en main. Les clients ou patients touchés par le TAG ont une fréquence plus élevée d’événements traumatiques interpersonnels dans le passé et un lien fragile avec l’être le plus aimé dans l’enfance, par rapport à la population non touchée par le diagnostic. Les nouvelles perspectives du traitement des TAG soulignent l’importance de traiter les problèmes interpersonnels avec les patients. Les thérapies cognitivo-comportementales actuelles ne tiennent pas pleinement compte de ces aspects. Les traumatismes du passé peuvent en effet incarner des thèmes émotionnels plus profonds. Les patients atteints de TAG n’auraient plus à s’inquiéter. De nouvelles orientations ont été développées pour dépasser les limites de la perspective cognitivo-comportementale de la TAG.

Le trouble anxieux généralisé

Le trouble anxieux généralisé ou trouble d’anxiété généralisée est un état d’inquiétude excessive et permanente. Il relève de la famille de l’anxiété, mais se manifeste plutôt par un malaise continu, même si cela n’exclut pas des attaques d’angoisse comme celles que l’ont voit dans l’anxiété, les crises paniques. La tension est à la fois psychique et physique, envahissante et impossible à contrôler, même si l’individu a conscience de la disproportion de son souci permanent. L’anxieux généralisé est prisonnier d’un système de pensée qui le contraint à envisager le pire, quelle que soit par ailleurs la banalité de la décision à prendre : réserver au restaurant, prendre le train. Il vit dans une anticipation anxieuse négative. Cette attente anxieuse est sans objet ce qui la différencie nettement d’autres peurs qui se rapportent plutôt à soi. On parle aussi de névrose d’angoisse.

Comment se manifeste le trouble anxieux généralisé ou TAG ?

Différentes caractéristiques sont retrouvées dans le TAG :
1. anxiété et soucis excessifs pendant six mois concernant un certain nombre d’événements ou d’activités du quotidien : le travail ou la santé des proches ;
2. difficulté à contrôler cette préoccupation ;
3. apparition d’au moins trois des symptômes suivants, dont au moins certains symptômes présents la plupart du temps durant les six derniers mois :
– agitation et sensation d’être survolté ou à bout ;
– fatigabilité ;
– difficulté de concentration ou de mémoire ;
– irritabilité ;
– tension musculaire ;
– troubles du sommeil : endormissement difficile, ou sommeil interrompu, agité et -non satisfaisant.

Le TAG peut s’exprimer au niveau physique par des douleurs diffuses, des troubles digestifs, et il favorise les somatisations.
Enfin, le diagnostic ne peut être posé qu’en l’absence d’autres troubles anxieux et lorsque la souffrance est significative ou finit par altérer la vie quotidienne ou scolaire pour l’enfant.

Qui est concerné par le TAG ?

Statistiquement, le trouble anxieux généralisé concerne plus les femmes et les adultes jeunes, et plutôt les gens naturellement anxieux. On le retrouve aussi chez les enfants. De fait, les personnes concernées ont parfois du mal à retrouver l’origine de leur malaise qui s’est souvent formé au cours de l’enfance ou de l’adolescence.

Ses causes

Même si ses causes ne sont pas encore bien connues, on considère qu’à côté de la prédisposition, le type d’éducation, la présence de parents anxieux, les épisodes de séparation ou d’abandon favorisent le développement d’un TAG. Une anxiété compréhensible car liée à un problème médical, hyperthyroïdie, troubles cardiaques ou secondaire à une maladie grave, le cancer par exemple, peut dégénérer en TAG. Le TAG peut entraîner une dépression, mais dans le TAG seul, il n’y a ni tristesse ni perte d’intérêt ou de plaisir dans les activités.

Traitement des TAG : la thérapie intégrative de Newman

Les patients atteints de TAG non seulement s’inquiètent, mais agissent aussi en augmentant la possibilité de conséquences interpersonnelles négatives. Ainsi, ils empêchent les autres de savoir comment ils sont et ce qu’ils ressentent pour éviter la critique et le rejet redouté. En outre, ils sont souvent incapables de communiquer leurs souhaits et leurs besoins. Ils sont incapables d’exprimer leur colère ou leur déception lorsque leurs besoins émotionnels ne sont pas satisfaits. Newman et ses collaborateurs ont mis au point une thérapie intégrative pour le traitement des TAG. Il est mis en œuvre de manière séquentielle : au cours d’une séance de 2 heures, la TCC ou thérapie cognitivo-comportementale traditionnelle est combinée à des techniques interpersonnelles. Pour atteindre ces objectifs, des techniques de thérapie expérientielle sont utilisées. L’accent est mis sur l’approche de l’évitement émotionnel.

Traitement du TAG : la thérapie de régulation émotionnelle de Mennin

Mennin a développé une thérapie de régulation émotionnelle qui repose sur l’hypothèse que les personnes atteintes d’un TAG sont plus susceptibles de ressentir des émotions négatives. En outre, il leur est difficile d’identifier et de comprendre leurs émotions. En même temps, ils les considèrent comme négatifs, ne les acceptent pas et ne peuvent pas les gérer. La thérapie de régulation émotionnelle intègre des aspects de la CCT traditionnelle avec des interventions axées sur les émotions. Elles visent les déficits de régulation émotionnelle. En outre, les problèmes du patient sont abordés au niveau social. La thérapie de régulation émotionnelle est supérieure pour contrôler une grande variété d’aspects : l’inquiétude, l’anxiété et la dépression. Les effets varient de modérés à importants.

La thérapie comportementale de Roemer et Orsillo basée sur l’acceptation

Selon le modèle de Roemer et Orsillo, les personnes touchées par la TAG ont une relation problématique avec leurs expériences intérieures. Au sein de cette composante, on peut distinguer deux aspects : la réaction négative aux expériences intérieures et la fusion ou la suridentification avec celles-ci. L’évitement expérientiel consiste à éviter délibérément ou automatiquement les expériences intérieures. Ceux-ci sont perçus comme menaçants par exemple, le souci d’éviter des expériences plus dérangeantes. Un tel évitement diminuerait le malaise, mais seulement temporairement. En fait, cela aiderait à maintenir la relation problématique avec les expériences intérieures. Elle faciliterait également la restriction comportementale. La personne se consacre moins à des activités utiles ou significatives. Ou plutôt, il en est moins conscient lorsqu’il les exécute. Cette restriction comportementale accroît le malaise. Avec elle, davantage d’expériences négatives sont générées et le cycle se perpétue. Compte tenu de ce qui précède, Roemer et Orsillo  ont proposé une thérapie comportementale basée sur l’acceptation.

4 molécules efficaces

Une méta-analyse, montre que parmi les traitements pharmacologiques, quatre molécules sont efficaces en première intention.  Il s’agit de la duloxétine, de la prégabaline, de la venlafaxine et de l’escitalopram. Elles sont également bien supportées. Une autre molécule : la quétiapine obtient un taux d’efficacité supérieur aux quatre autres molécules, mais les patients l’arrêtent plus souvent. Mais, pour pouvoir les prescrire et traiter efficacement les personnes qui souffrent de troubles anxieux généralisé, encore faut-il qu’ils en informent leur médecin. Or, souvent ils consultent pour des maux de tête, des troubles digestifs ou des troubles somatiques. Au médecin donc d’être très attentif et de se questionner sur un trouble non reconnu par le patient, ou caché par ce dernier.